« Écris que nuit et jour Mon regard repose sur lui et que si je permets ces contrariétés c’est pour augmenter ses mérites. Ce n’est pas la réussite que je récompense, mais la patience et la peine prises pour Moi »
Jésus. Petit Journal, 86.
Le bienheureux abbé Michel Sopocko, confesseur et père spirituel de sainte Faustine, fut par son intermédiaire lié directement au mystère des révélations de Jésus Miséricordieux. Dieu lui confia un rôle très important: la réalisation des demandes du Seigneur Jésus, transmises à sainte Faustine. Il y consacra toute sa vie; il supporta beaucoup d’ennuis et souffrit beaucoup pour cette œuvre.
Michel Sopocko naquit dans une famille noble, le 1er novembre 1888 à Nowosady (actuellement en Lituanie). Dès son plus jeune âge, il fut élevé dans une atmosphère de foi profonde et de traditions patriotiques. Les conditions difficiles de vie, le dur travail dans l’agriculture et la nécessité de lutter constamment pour la survie furent pour les membres de la famille une école de vie et de caractère. Malgré ces conditions difficiles, ses parents prirent soin de sa scolarité. C’étaient des gens très pieux. Chaque jour, son père rassemblait la famille pour prier. La fréquentation régulière des offices divins à l’église paroissiale était d’usage dans la famille. Encore petit garçon, il construisait à la maison des autels devant lesquels il priait. Très jeune, il manifesta une ardente piété et le désir de se consacrer au service de Dieu dans le sacerdoce.
En 1910, il commença ses études de quatre années au séminaire de Vilnius (Lituanie). Il ne pouvait pas compter sur l’aide financière de sa famille. Grâce à une subvention qui lui fut accordée par le recteur, il put continuer ses études. Le 15 juin 1914 il fut ordonné prêtre.
Après son ordination, le l’abbé Michel Sopocko fut envoyé dans une paroisse près de Vilnius en tant que vicaire. Les responsabilités qui lui furent confiées n’étant pas trop lourdes, il demanda la permission de s’occuper de la catéchèse des adolescents le dimanche. Sa première année de service pastoral se termina par la première communion de 500 enfants. Au cours de l’été 1915, le front germano-russe traversa la ville. Le l’abbé Sopocko, malgré les dangers de la guerre, célébra les offices. Il visita également les paroissiens en consolant ceux qui furent sinistrés.
L’abbé Sopocko mena également des activités éducatives. Il fit ouvrir de nouvelles écoles dans les villages voisins. Cela devint, avec le temps, une raison de persécution de la part de l’occupant. Au début, cette activité était tolérée et même soutenue matériellement. Mais la situation se détériora; l’occupant rendit de plus en plus difficiles les allers et venues à Vilnius que le l’abbé Sopocko effectuait pour trouver des enseignants. De cette façon, ils l’obligèrent à partir.
En 1918, le l’abbé Sopocko reçut des pouvoirs ecclésiaux l’autorisation de partir pour Varsovie (Pologne) où il s’inscrivit à la faculté de théologie. Malheureusement, il ne put commencer ses études à cause d’une maladie et des changements politiques en Pologne.
Il se proposa comme volontaire à la pastorale militaire. L’évêque aux armées le nomma aumônier et lui confia des fonctions à l’hôpital militaire à Varsovie. Peu de temps après, le l’abbé Sopocko demanda d’être envoyé au front. Il fut transferé au régiment de la division de Vilnius. Là, outre sa mission sacerdotale, le l’abbé Sopocko prenait soin également des militaires blessés qui se trouvaient dans des conditions très difficiles par manque de soins hospitaliers.Après une marche très pénible avec l’armée, le l’abbé Sopocko tomba malade et fut envoyéà l’hôpital militaire où, pendant sa convalescence, il aida les malades sur le plan spirituel. Ensuite, on lui confia des fonctions d’aumônier au camp de formation pour officiers à Varsovie. Dans ses cours, le l’abbé Sopocko traîtait de questions du dogme, de l’histoire de l’Eglise et de sujets d’actualité pour le service militaire. Ses supérieurs ayant beaucoup apprécié ses cours, le ministère de la Défense les publia, obligeant les officiers à les transmettre dans tous les services.
En octobre 1919, malgré la guerre, l’université rouvrit ses portes. Le l’abbé Sopocko s’inscrivit en théologie morale, en droit et en philosophie. Alors, il fut obligé de partager son temps entre ses études et le service aux armées, d’autant qu’il assurait aussi une activité sociale (il organisa l’aide fraternelle aux militaires, dont il était président et s’occupa de la cantine militaire et de l’école des orphelins de militaires).
Durant été 1920, à Varsovie, le l’abbé Sopocko vécut la défense héroïque de la ville et la victoire sur l’offensive soviétique. Dans son livre Souvenirs, il commenta cet événement comme une volonté extraordinaire de la Providence et un signe de la Miséricorde Divine pour la Pologne, obtenu grâce aux prières des fidèles qui, en août 1920, remplissaient les églises.
Aumônier et étudiant, le l’abbé Sopocko s’inscrivit à l’automne 1922 à l’institut supérieur de pédagogie. En 1923, il obtint son diplôme de théologie et étudia davantage la pédagogie. Au printemps 1924, il commença un travail sur l’influence de l’alcool sur le développement des capacités intellectuelles chez les adolescents qui devint son mémoire « l’Alcoolisme et les adolescents » pour sa fin d’études à l’institut pédagogique.
L’évêque de Vilnius, Mgr Jerzy Matulewicz, connaissant les mérites et les exploits du l’abbé Sopocko ainsi que sa formation théologique et pédagogique, avait l’intention de le faire venir dans son diocèse. Au début, il voulut lui confier l’organisation, au sein du diocèse, de la pastorale pour les jeunes. L’abbé Sopocko accepta et revint à Vilnius à l’automne 1924. Ensuite, il fut nommé également responsable de la pastorale pour les militaires dans la région de Vilnius qui comprenait 12 unités indépendantes de 10 000 soldats. Ce fut une promotion mais avec une responsabilité plus grande.
L’abbé Sopocko et la conférence des aumôniers décidèrent qu’outre le service sacramentel, au moins une fois par semaine, dans chaque unité, seraient organisées des tables rondes pour traiter de sujets moraux et religieux. Il s’occupa également de la pastorale des jeunes. Il invita les enseignants à collaborer. Avec leur aide il réussit à créer quelques associations pour la jeunesse polonaise. L’union des associations de la jeunesse polonaise fut bientôt enregistrée officiellement.
En outre, il poursuivit ses études de théologie par correspondance, préparant sa thèse en théologie morale sur La famille dans la législation sur le territoire polonais. Au bout de deux ans, le 1er mars 1926, malgré toutes les diffucultés quotidiennes et des responsabilités citées ci-dessus, il soutint sa thèse à la faculté de théologie de Varsovie. Pour ses études, il avait besoin des langues étrangères : il apprit donc l’allemand, l’anglais et le français et prépara sa thèse d’habilitation.
Dans les années 1927 et 1928, l’abbé Sopocko, assuma également d’autres postes de responsabilité, celui de directeur spirituel au séminaire de Vilnius et de responsable à la faculté de théologie pastorale à l’université, nouvelles tâches qui l’obligèrent à se retirer, petit à petit, de la pastorale militaire. Il fut également modérateur de la Société des Enfants de Marie, du cercle Eucharistique, du tiers ordre de Saint-François et du cercle des séminaristes de l’union missionnaire du clergé et confesseur chez les religieuses.
A l’époque, manquant de manuels convenables il rédigea lui-même des notes pour les matières pour lesquelles il dispensait des cours. Ces notes furent copiées par les étudients et utilisées pendant très longtemps. En 1930, pour préparer sa thèse d’habilitation concernant l’éducation spirituelle, il se rendit en Europe de l’Ouest. En dehors de la préparation de sa thèse d’habilitation, l’abbé Sopocko écrivit également des articles de vulgarisation de théologie pastorale, donna des conférences et s’occupa de journalisme. S’engageant de plus en plus dans ce travail, il demanda à être déchargé de sa mission d’aumônier et de directeur spirituel. Ce qui lui fut accordé.
En septembre 1932, il s’installa au couvent de la Visitation, où il acheva sa thèse d’habilitation intitulée Le but, le sujet et l’objet de l’éducation spirituelle d’après M. Leczycki. Il la soutint le 15 mai 1934. Le ministère des Cultes et de Pédagogie le nomma professeur agrégéà l’université de Varsovie et ensuite à l’université d’Etienne Batory à Vilnius.
La rencontre avec sœur Faustine Kowalska
Dès 1932, l’abbé Sopocko fut confesseur des sœurs de la congrégation des sœurs de Notre-Dame de la Miséricorde. Elles avaient une maison à Vilnius (Lituanie). C’est là qu’il rencontra sœur Faustine Kowalska qui devint sa pénitante. En la personne de sœur Faustine, il rencontra l’apôtre de la Miséricorde Divine. Plusieurs fois dans sa vie il avait expérimenté les grâces de la Miséricorde pour lesquelles il louait Dieu. Sœur Faustine ayant trouvé en lui le confesseur pieux et sage qu’elle attendait, commença à lui confier ses expériences intérieures et ses visions. Le père lui demanda de les noter. Ainsi commença le Petit Journal de sœur Faustine.
Sœur Faustine lui confia les demandes de Jésus dans ses apparitions: la réalisation du tableau de Jésus Miséricordieux, l’institution de la fête de la Miséricorde Divine le premier dimanche après Pâques et la fondation d’une nouvelle congrégation réligieuse. En mars 1934, l’abbé Sopocko effectua un pèlerinage en Terre Sainte qui l’impressionna beaucoup; il en témoigna dans son livre Souvenirs. Puis, il fut nommé recteur de l’église Saint-Michel à Vilnius.
Sœur Faustine quitta Vilnius en mars 1936. L’abbé Sopocko, tout en restant en contact épistolaire avec elle et en lui rendant visite à Cracovie (Pologne), continua l’œuvre qui lui avait été également confiée et notamment proclamer au monde le message de la Miséricorde Divine.Il continua, en s’appuyant sur l’enseignement de l’Eglise, ses recherches sur les fondements théologiques de l’attribut de la Miséricorde pour instituer la fête de la Miséricorde Divine demandée dans les révélations. Il publia les résultats de son travail dans des revues théologiques.
En juin 1936, parut à Vilnius la première brochure intitulée La Miséricorde Divine portant sur sa couverture, l’image de Jésus Miséricordieux, première publication envoyée surtout aux évêques réunis à la conférence de l’épiscopat à Czestochowa, mais il n’eut aucune réponse. En 1937, il a publié une deuxième brochure intitulée La Miséricorde Divine dans la liturgie.
En 1937, l’état de santé de sœur Faustine se détériora considérablement. Il alla la voir en début du mois de septembre 1938 alors qu’elle était presque mourante. Sœur Faustine partit vers la maison du Père le 5 octobre 1938. Après le déclanchement de la Seconde Guerre mondiale en septembre 1939, l’abbé Sopocko décida de ne plus cacher les révélations reçues par sœur Faustine car la tragédie de la guerre les confirmait.
Le message de la Miséricorde Divine devait entraîner également la construction d’une église à Vilnius portant ce nom. En 1938 le comité de la construction de l’église de la Miséricorde Divine fut approuvé par la préfecture et par Mgr Jalbrzykowski. La guerre et l’occupation de Vilnius par l’armée soviétique interrompirent ce projet. Les Soviétiques pillèrent les briques pour construire des fortifications et l’argent pour les travaux, placé à la banque, disparut. En 1940, l’abbé Sopocko fit, à nouveau, des démarches, auprès de l’occupant russe pour obtenir l’autorisation de construire ne serait-ce qu’une chapelle. Malheureusement, sa demande fut rejetée.
La situation difficile durant la guerre touchant de nombreuses nations et le mal qui se propageait renforcèrent la conviction du l’abbé Sopocko que le monde avait un besoin urgent de la pitié de Dieu. Il commença à propager le message de la Miséricorde Divine dans lequel il voyait le salut du monde. Les curés des différentes églises de Vilnius et de la province l’invitèrent à donner des conférences. La semaine sainte, durant les offices de la Passion dans la cathédrale de Vilnius, il prêcha la Miséricorde Divine qui attira beaucoup de monde.
A la même époque, l’abbé Sopocko commença un traité sur la Miséricorde Divine et l’institution de la fête en son honneur: De Misericordia Dei deque eiusdem festo instituendo. Mais, en juin 1940, la Lituanie fut à nouveau occupée par l’armée rouge et annexée à l’Union soviétique. L’abbé Sopocko dut interrompre les rencontres des groupes dont il s’occupait et Le Traité sur la Miséricorde Divine ne put pas être édité.
Lui vint alors en aide Edwige Osinska. En tant que spécialise de philologie classique, elle s’occupa de la partie linguistique du traité. Avec l’aide de ses amies, elle entreprit, dans la clandestinité, de polycopier le traité. Ainsi, l’œuvre du l’abbé Sopocko arriva dans différents pays et surtout chez les évêques d’Europe et du monde entier.
En 1940- 41, il put reprendre ses cours au séminaire durant l’année scolaire, malgré les conditions matérielles difficiles. Il s’installa à nouveau près de l’église Saint-Michel où se trouvait le tableau de Jésus Miséricordieux entouré d’une vénération croissante. En juin 1941, Vilnius fut occupé par les Allemends. Dès avant la guerre, l’abbé Sopocko s’était occupé de la catéchèse pour les juifs et avait célébré 65 baptêmes. La Gestapo découvrit son action et il fut arrêté quelques jours. A la fin de l’année 1941, les Allemands intensifièrent la terreur et les arrestations suivirent. Le jour des arrestations au séminaire, la Gestapo tendit également un piège dans l’appartement du l’abbé Sopocko. Ce dernier, averti par sa domestique, réussit à se cacher chez les sœurs Ursulines qui l’installèrent dans une maison qu’elles louaient à la lisière des bois, à deux kilomètres de Czarny Bor.
Par l’intermédiaire des résistants, il put se procurer une fausse pièce d’identité. A partir de ce moment-là, il passait pour charpentier et menuisier, fabriquant quelques outils simples pour les gens de la région. Tous les matins, il célébrait la messe. Toutes les deux semaines, il se rendait chez les sœurs Ursulines à Czarny Bor pour confesser et il continuait son travail de recherche avec les livres apportés par Edwige Osinska et par ses compagnes. Les Allemands et les Lituaniens le cherchaient partout en Lituanie, interrogeant surtout les paroissiens et les prêtres.
A l’automne 1944, malgré la situation difficile, l’archevêque Jalbrzykowski ordonna d’entamer des cours au séminaire auxquels l’abbé Sopocko contribua. Avec d’autres professeurs et les séminaristes, il partait chaque dimanche dans les paroisses à la campagne chercher des provisions afin de permettre au séminaire de survivre.
Il assura la pastorale en dehors de Vilnius et put propager le message de la Miséricorde Divine. Au début, le pouvoir malgré son attitude anticléricale, tolérait l’activité pastorale des prêtres. Mais, au fur et à mesure, leur liberté fut restreinte en limitant particulièrement les autorisations pour la catéchèse des jeunes et des enfants. Bien qu’il exerçât en secret, l’activité du l’abbé Sopocko finit par être connue. Il courrut alors un réel danger de sanction, voire même de déportation en Sibérie. En 1947, providentiellement, il fut convoqué par Mgr Jalbrzykowki, installé à Bialystok (Pologne). Avant de partir, il se rendit à la chapelle de Notre Dame de la Miséricorde à la Porte de l’Aurore (Ausros Vartai). Ce fut effectivement pour les polonais la dernière possibilité de retour dans leur pays.
Peu après son arrivée en Pologne, il se rendit chez l’archevêque pour recevoir de nouvelles fonctions. A la fin du mois de septembre, l’abbé Sopocko partit pour quelques jours à Mysliborz où Edwige Osinska et Isabelle Naborowska (les premières mères supérieures de la congrégation qu’il avait créée) étaient en train d’organiser la vie communautaire. A partir de ce moment-là, il maintint un contact permanent avec les sœurs dont il était le soutien et le conseiller spirituel.
En octobre commencèrent les cours au séminaire de Bialystok (Pologne). L’abbé Sopocko enseigna comme à Vilnius (Lituanie): catéchèse, pédagogie, psychologie et histoire de la philosophie. Le travail et la présence du l’abbé Sopocko au séminaire ne se limitèrent pas seulement aux cours. Il fut aussi le confesseur des séminaristes et il prêcha des retraites, continua ses activités pastorales, socio-religieuses et pédagogiques avec un travail particulier sur la suppression de la consommation de l’alcool.
Mais, l’œuvre la plus chère au cœur du l’abbé Sopocko fut la propagation du culte de la Miséricorde Divine. Il lui resta fidèle jusqu’à la fin de sa vie. Il ne se décourageait pas devant les réserves et les résistances de la hiérarchie écclésiale surtout causées par les irrégularités d’une propagation spontanée du culte et des publications qui ne présentaient pas toujours correctement la Miséricorde Divine. Sans se lasser, il corrigeait les erreurs et expliquait les fondements théologiques du culte. Comme à Vilnius, à Bialystok il était confesseur des sœurs de la Congrégation des missionnaires de la Sainte Famille, rue Poleska. Dans son service spirituel aux sœurs, il s’aperçut qu’il était possible d’élargir la paroisse.
Grâce à lui, en 1957, en la fête du Christ Roi, une chapelle fut bénie et elle reçut le nom de la Sainte Famille. Ainsi fut créé un centre spirituel pour les habitants du quartier. L’abbé Sopocko habita la maison des soeurs jusqu’à la fin de sa vie tout en excerçant son service pastoral (actuellement se trouve là la chambre commémorative et la maison de la congrégation de Sœurs de Jésus Miséricordieux fondée par l’abbé Sopocko).
A la fin des années 50, l’abbé Sopocko entreprit encore la construction d’une église à Bialystok qu’il espérait pouvoir consacrer à la Miséricorde Divine. Mais, de nouveau, il fut obligé de renoncer à ce projet. Un an plus tard, alors qu’il prêchait une retraite, il eut un accident facial qui l’empêcha de parler à haute voix devant un auditoire important. De plus, un accident de voiture à Zakopane en 1962 aggrava son état de santé, ce qui l’obligea à prendre sa retraite.
A la retraite, pour la première fois de sa vie, peut-être, mise à part l’époque de sa clandestinitéà Czarny Bor, l’abbé Sopocko eut alors beaucoup de temps à sa disposition. En plus de son ministère sacerdotal rue Poleska, il termina ses travaux en cours sur la Miséricorde Divine. Lorsque le climat autour de ce sujet commença à changer, il s’y consacra avec un zèle renouvelé. La riche personnalité du l’abbé Sopocko, son expérience spirituelle profonde et l’autorité que lui donnait sa vie extraordinaire et sa grande modestie, attiraient beaucoup de gens.
Ayant maintenant davantage du temps, il le consacra à approfondir scientifiquement l’idée
de la Miséricorde Divine. Il fut en possession de nombreux documents et de beaucoup de travaux qu’il avait entamés mais aussi, de nouvelles réflexions. Il termina les quatre volumes de La Miséricorde de Dieu dans Ses œuvres. Le premier fut édité à Londres en 1959 et les trois autres à Paris dans les années 60 grâce au dévouement des chrétiens séjournant à l’étranger. L’ouvrage fut traduit également en anglais.
Le culte de la Miséricorde Divine se développait malgré tout et des théologiens commencèrent à s’y intéresser, ce qui encourageait l’abbé Sopocko. En 1965, le cardinal Karol Wojtyla entama le procès de béatification de sœur Faustine Kowalska dans lequel l’abbé Sopocko fut appelé en tant que témoin.
L’abbé Sopocko put fêter ses 60 ans de sacerdoce. Usé par l’âge, les difficultés de la vie et ses expériences intérieures douloureuses, dans une brève allocution, il remercia Dieu pour le don du sacerdoce. Puis, avec une grande humilité, il se reprocha de ne pas avoir été assez fidèle aux devoirs qu’il s’était fixés. Il en demanda pardon à Dieu et exorta les participants à prier pour lui. Lors de cette célébration, beaucoup de fidèles regrettaient qu’on aît reconnu si tardivement la vérité du témoignage de ce vénéré prêtre qui avait donné sa vie pour la Miséricorde Divine. Ce n’est qu’en 1972, à la fin de sa vie, qu’il fut élevé au rang de Chanoine Général du Chapitre de la Basilique Métropolitaine, seul signe de réconnaissance de l’Eglise à l’époque.
L’abbé Sopocko fut un homme de contemplation et d’action. Quand ses forces physiques commencèrent à faiblir, sa vie spirituelle devint primordiale.
Les extraits de son Journal en témoignent:
Il faut traiter la vieillesse comme une vocation à un plus grand amour de Dieu et du prochain. Dieu possède vis-à-vis des personnes âgées d’autres projets pour les enrichir, en leur révélant, les yeux dans les yeux, Sa vie intérieure. Le seul acte efficace dont nous sommes capables est la prière. Dans cette passivité active tout se prépare, tout se décide, tout se travaille. Le Ciel sera pour nous le « Notre Père».
Malgré les efforts de tous côtés pour que l’abbé Sopocko puisse passer la dernière période de sa vie dans la maison générale de la Congrégation des Sœurs de Jésus Miséricordieux à Gorzow Wlkp., l’abbé Sopocko ne s’est pas décidé à partir à cause de sa mauvaise santé. Cela lui aurait rendu difficile de s’adapter dans un nouveau milieu. Il resta à Bialystok jusqu’à la fin de ses jours.Il décéda dans sa chambre rue Poleska le 15 février 1975 samedi soir, fête de saint Faustin, patron de sainte Faustine Kowalska. Par conséquent il n’eut pas le privilège de voir comment le nouveau culte de la Miséricorde divine a été approuvé par lEglise.
En 1959 la Congrégation du Saint-Office (aujourd’hui la Congrégation pour la Doctrine de la Foi) interdit de propager des tableaux et des écrits représentant le culte de la Miséricorde divine sous les formes proposées par soeur Faustine à cause de la diffusion des traductions incorrectes. L’abbé Sopocko se soumit humblement à la décision du Vatican en se consacrant principalement aux études scientifiques, en justifiant la base théologique de ce culte.
Ce n’est que trois ans apres la mort de l’abbé Sopocko – le 15 fevrier 1978 – la Notification qui interdisait de prêcher de nouvelles formes du culte de la Miséricorde divine a été levée. « La Sainte Congrégation, compte tenu des nombreux documents originaux qui n’étaient pas connus en 1959, des circonstances qui ont profondément changé et de l’avis exprimé par de nombreux Ordinaires polonais, déclare que les prohibitions contenues dans la «Notification» citée plus haut n’obligent plus. »
“Il y aura autant de fleurons dans sa couronne que d’âmes sauvées par cette œuvre. Je ne récompense pas le succès du travail, mais la souffrance”
Jésus. Petit Journal, 90.
« Aux pieds de Jésus, je voyais mon confesseur et derrière lui un grand nombre des plus hauts dignitaires de l’Église, dont je n’avais jamais vu les habits, sauf en vision. Derrière eux, des membres du clergé, plus loin encore je vis de grandes foules, que je ne pouvais embrasser du regard. Je voyais ces deux rayons sortant de l’Hostie, les mêmes qui sont sur l’image, ils étaient étroitement unis, mais ne se confondaient pas, ils passèrent par les mains de mon confesseur, puis par les mains de ce clergé et, de leurs mains, à la foule, puis revinrent à l’Hostie… »
Sainte sœur Faustine Kowalska. Petit Journal, 344.
Source: http://www.faustine-message.com/padre-michel-sopocko-biographie.htm
Droits d’auteurs réservés. © Elaboration du texte – Urszula Grzegorczyk
Consultation – sœur Maria Kalinowska, Congrégation des Sœurs de Jésus Miséricordieux
© Traduction de la version polonaise: Wanda Kapica, Violetta Wawer, s. Katarzyna Popenda CSJM